Amiante dans l'eau courante : faut-il appliquer le principe de précaution - 20/12/2017

Il n’existe pas de preuves irréfutables de la dangerosité de l’amiante présente dans l’eau courante. Pour autant, lorsque l’on sait qu’il a fallu plusieurs décennies pour parvenir à interdire l’usage de ce composant cancérigène dans les matériaux de construction, mieux vaut faire preuve de vigilance.

Des régions italiennes sous la menace

Récemment, une étude scientifique italienne révélait l’existence d’une corrélation entre la présence d’amiante dans l’eau courante et la contraction de cancers des voies digestives par les consommateurs exposés. Jusqu’à présent, seules les émissions de fibres d’amiante dans l’air étaient considérées comme dangereuses.

La présence de fibres d’amiante s’explique par l’existence de nombreuses canalisations en fibrociment, avec des concentrations parfois très importantes dans certaines régions d’Italie.

En France, environ 35 000 kilomètres de canalisation du réseau de distribution d’eau serait constitués en fibrociment. Ce réseau, pas toujours bien entretenu, pourrait se révéler être un nouvel enjeu sanitaire important. En effet, avec le temps, les matériaux risquent de se dégrader et donc de libérer des fibres d’amiante dans l’eau.

Quels sont alors les risques pour les usagers et notamment ceux qui consomment l’eau du robinet ?

Pas de panique, mais de la prudence

Pour le moment, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) se veut rassurante. 

Aucune étude n’a pour le moment démontré formellement un lien de causalité entre la consommation d’une eau amiantée et l’apparition de maladies ou de cancers. Mais, elle affirme cependant que les investigations doivent être poursuivies.

Dans l’attente de résultats plus fiables, chacun demeure libre ou non de consommer l’eau potable. 

Pour les Pouvoirs publics, l’amiante échappe donc au principe de précaution si souvent avancé dans d’autres domaines.